Reconnaissance
La reconnaissance au travail c’est :
■ Donner aux employéEs les moyens nécessaires pour réaliser leur travail convenablement
■ Montrer aux employéEs que leur travail est utile pour l’entreprise et la collectivité
■ Reconnaître les efforts fournis à leur juste valeur
• en remerciant
• en récompensant
• en versant un salaire qui valorise l’expérience
■ Se sentir apprécié pour sa contribution aux activités de l’organisation, autant par les proches collègues que par les supérieurs
■ Évoluer dans un climat de considération envers chacun
• par le respect de la diversité et de l’originalité des méthodes de travail
• par une communication favorisant l’écoute, mais également l’information des individus (sur les projets en cours, l’état d’avancement d’une situation, etc.)
Le sentiment d’appartenance s’épanouit lorsqu’on :
■ se sent capable d’agir sur le monde et d’y laisser son empreinte
■ est un acteur dont les réalisations sont considérées avec intérêt
La reconnaissance, facteur de protection et développement
Pour bon nombre d’individus, avoir une identité professionnelle, est aussi important qu’avoir une identité civile (un nom et un prénom) ou une identité de genre (être un homme ou une femme). C’est pour cette raison que le sentiment de reconnaissance au travail est important pour beaucoup d’entre nous.
Lorsqu’elle est faite de manière justifiée, sincère et opportune, la reconnaissance protège la santé mentale. Elle :
■ permet de construire, préserver, rehausser l’estime que nous avons de nous-mêmes;
■ nous donne le sentiment d’être apprécié et favorise le développement du bien être professionnel;
■ nous aide à résister au stress et à surmonter les situations professionnelles difficiles;
■ facilite les relations professionnelles;
■ donne un sens au travail et contribue à augmenter notre motivation, notre satisfaction et notre plaisir au travail;
■ nous donne la force d’entreprendre des projets;
■ est un moteur pour persévérer dans les buts que nous nous fixons
Le manque de reconnaissance, facteur de risque
Selon une étude de Brun et al. (2003), réalisée dans quatre organisations :
■ 67 % des personnes qui disent recevoir peu de reconnaissance au travail vivent une détresse psychologique élevée, comparativement à 33 % chez les individus qui disent recevoir une bonne reconnaissance
■ Un manque important de reconnaissance au travail multiplie par quatre le risque de vivre une détresse psychologique élevée
Pour l’organisation
La reconnaissance est utile à l’organisation pour :
■ Favoriser la mobilisation et l’engagement de chacun
■ Améliorer la qualité de vie et l’ambiance au travail
■ Donner aux employéEs le goût de rester
■ Faciliter la collaboration entre les personnes
■ Renforcer l’esprit d’équipe, lorsque la reconnaissance est faite en groupe
■ Permettre l’efficacité et la productivité
■ Faciliter l’atteinte des résultats
La reconnaissance de l’autre, de sa valeur et de ses ressources constitue une sorte de ciment qui relie les personnes dans le respect.
La reconnaissance au travail entraîne même des effets positifs sur la clientèle!
La satisfaction au travail et le bien-être des employéEs transparaissent et reflètent une image positive de l’organisation. Des employéEs qui se sentent importantEs et reconnuEs offrent un meilleur service, à l’image des valeurs de l’organisation.
Cette « attitude positive » est contagieuse! Ainsi, elle peut amener la clientèle à accorder davantage sa confiance à l’entreprise.
Les formes de reconnaissance
On peut distinguer 4 formes de reconnaissance :
1- La reconnaissance existentielle consiste en une reconnaissance de l’individu, ou du groupe de travail, pour ce qu’il est et contribue à votre développement personnel et professionnel.
2- La reconnaissance des résultats au travail porte sur les résultats, le rendement, et d’une façon plus générale sur la contribution des employéEs à l’atteinte des objectifs de l’entreprise.
Elle se traduit très souvent de façon formelle (remise de prix, bonus, primes, etc.)
Vous acquérez ainsi un sentiment d’utilité et d’efficacité.
3- La reconnaissance de la pratique du travail porte sur la manière d’exécuter le travail, englobant les comportements, les compétences et les qualités professionnelles.
Vous avez ainsi le sentiment d’être reconnu par rapport à votre expertise, vos compétences, votre ingéniosité, vos qualités professionnelles et votre estime de vous grandit.
4- La reconnaissance de l’investissement dans le travail porte sur la participation et la contribution en termes d’efforts consentis et d’énergie déployée sans égard aux résultats.
Vous avez ainsi le sentiment d’être vu et apprécié par rapport à l’effort indépendamment du résultat.
Toutes ces formes de reconnaissances peuvent s’exercer à deux niveaux :
■ dans la relation qui lie unE superviseurE et unE superviséE
■ dans la relation qui lie des collègues ou des confrères/consœurs
La reconnaissance et le contexte social
Le travail demeure encore aujourd’hui l’un des éléments centraux de l’organisation sociale et de la construction de l’identité.
Il est en effet une forme importante d’intégration sociale, et lorsqu’il permet l’accomplissement de soi et l’acquisition d’une identité, il devient un appui central au développement et au renforcement de la santé mentale.
Le phénomène du « pas assez »
Le management actuel, qui demande aux travailleurEs d’être excellentEs et totalement engagéEs, pousse chacun à se questionner sur ce qu’il vaut. Ce questionnement, en solitaire, amène certainEs d’entre nous à ne pas se sentir assez compétentEs, pas assez réactifs, pas assez résistantEs, ou à croire qu’ils n’ont pas les capacités d’adaptation suffisantes pour tenir leur poste.
Il faut également souligner que la reconnaissance est variable d’un groupe professionnel à un autre; chacun possédant ses propres valeurs, sa propre culture.
Les limites de la reconnaissance
Pour être reconnu, il faut être vu; et pour être vu, il faut pouvoir montrer ce que l’on a accompli comme travail. On veut aussi s’assurer que la personne qui regarde portera un jugement équitable sur notre travail, qu'elle posera un regard juste sur ce qui a vraiment été fait et qu'elle ne réagira pas de manière à mettre en péril le contrat de travail.
Faire connaître et reconnaître son travail n’est pas toujours facile et des facteurs liés à l’organisation du travail peuvent souvent y faire obstacle : Notamment, une organisation du travail conçue sur un mode compétitif, entraînera une faible confiance entre les collègues et autres personnes du milieu. En conséquence vous pourrez décider de ne pas exposer votre travail réel pour éviter de faire connaître vos faiblesses, mais aussi pour ne pas risquer de vous faire « voler la vedette ».
De plus, si elle n’est pas pratiquée adéquatement et de manière opportune, la reconnaissance peut engendrer des effets pervers comme :
■ La jalousie
■ Le sentiment d’injustice
■ L’instauration d’un climat de compétition
■ L’affaiblissement de la force collective (si la reconnaissance est perçue de façon individuelle)
■ La course à la reconnaissance
■ Le stress et la crainte pour les employéEs de se faire évaluer selon des barèmes arbitraires et ce, malgré l’intensité de leur engagement au travail